kaZeta Admin
Location : Antwerp Kreidlers : 1973 RS-R 60 Special + 1969 TM 60 Custom + 1974 SOBW-Racer + 1981 RMC Caféracer + 1973 MP3x2 Post count : 803
| Subject: Jacques Roca: Champion de France Mon Apr 04, 2011 3:44 pm | |
| Jacques Roca: Saison moyenne, mais quand même Champion de FranceSource: Moto Revue Nr 2051, 1971 Auteur: BRUNO NARDINI Sur tous les circuits de vitesse Jacques Roca est certainement l'une des figures les plus populaires et les plus entourées. Cela est dû sans doute au fait qu'il en est actuellement à sa 13e saison de vitesse et qu'au fil des années il a connu de très nombreux succès. Autre motivation encore: chacun connaît ses capacités de mécanicien et de metteur au point et, de plus, Jacques n'est pas avare de conseils. Enfin, il faut ajouter encore que cette popularité est aussi un homage à son grand courage. Roca ayant ces dernières années été victime de chutes très sérieuses qui l'ont lourdement handicapé physiquement sans que pour autant il ait envisagé un seul instant d'abandonner la compétition. La saison qui vient de se terminer n'a pas été une saison particulièrement heureuse pour Roca, malgré le titre de Champion de France 50 cc. Il nous dit:“Je suis actuellement agent commercial auprès des Ets Bonnet. C'est un travail qui me plaît beaucoup mais qui m'oblige à être sur les routes pendant toute la semaine. II ne me reste donc que peu de temps pour préparer mes machines dont je ne peux m'occuper au mieux qu'à partir du vendredi. La mise au point s'en ressent donc, forcément! ... Par exemple, j'ai recu la Suzuki Daytona peu de temps avant Magny-Cours. Les roues n'étaient pas montées, à l'avant j'avais une Ceriani cross beaucoup trop souple, à l'arrière des Koni mal réglés. De plus, je n'avais aucune indication pour tous les réglages à effectuer. Dans ces conditions, et compte tenu aussi qu'il fallait faire le maximum pour ne pas casser, il n'était pas question de briller. Par la suite j'ai eu des ennuis pour la démarrer. Elle est très dure à pousser parce que l'embrayage à tendance à coller et que la compression est assez élevée. Et il ne faut pas oublier que je suis handicapé pour pousser. D'ailleurs j'ai fort peu apprécié l'attitude des organisateurs à Montlhéry, à la Journée du Salon. Partout ailleurs, on autorise les mécanos à venir sur la ligne de départ. Là tout ce que I'on m'a dit, c'est: “Si tu ne peux pas pousser, ne pars pas !...” Je crois que I'on aurait pu demander leur avis aux autres pilotes sur la ligne de départ. Je ne pense pas qu'ils auraient refusé que I'on m'aide à pousser la machine. Quoi qu'il en soit, il m'est difficile - à cause de tout ce que je viens d'expliquer - de vous donner mon avis sur cette machine: le moteur à l'air bien à conduire, très souple mais je n'ai jamais dépassé 7.500 rpm. Quant à la 250 MZ je ne l'ai pas conduite assez souvent : à Reims, une bielle a lâché après trios tours d'essais. A Magny-Cours, j'ai terminé troisième avec un nouveau moteur, mais il ne fallait absolument pas que je prenne des risques et que je le casse!... L'année prochaine j'espère bien pouvoir disposer de la MZ pour cinq ou six courses.” Mais Jacques Roca a tout de même eu cette année la satisfaction de remporter le titre de Champion de France en 50 cc. C'est là une cylindrée qui lui tient beaucoup à coeur et à laquelle il est fidèle depuis de nombreuses années et qu'il n'entend pas d'ailleurs abandonner même si elle est actuellement quelque peu abandonnée. II est content du résultat obtenu car, à son avis, son Kreidler était moins rapide que ceux de ses principaux rivaux.“Evidemment il est regrettable que cette catégorie soit abandonnée par les jeunes. A mon avis il y a deux raisons à cela : d'une part le manque de machines valables en 50 cc et d'autre part parce que les jeunes veulent brûler les étapes et pensent que cela ne fait pas sérieux de débuter en 50 cc. Ils ont parfaitement tort car je reste persuadé que le pilotage en 50 cc est une excellente école et cela pour plusieurs raisons : d'abord il oblige à parfaire un bon platventre; ensuite pour conduire un 50 cc il faut faire très attention, les erreurs ne pardonnent pas, à la moindre faute on perd beaucoup de terrain et il est ensuite très difficile de revenir; enfin on peut acquérir, sans grand risque, des automatismes qui seront très précieux lorsqu'on passe dans des catégories supérieures. Par contre, il faut tout de meme faire attention, je crois qu'il ne faut pas rester trop longtemps dans cette catégorie sous peine d'avoir beaucoup de peine à se réadapter ensuite sur des machines plus rapides. II faut tout de meme bien reconnaître qu'aujourd'hui le niveau moyen du pilotage est assez faible. Je parle des inters bien entendu. Je songe avec une certaine nostalgie à l'époque où les courses en 50 cc opposaient des garcons comme Crivello, Delamarre, Metge, Cassegrain, Albertini, Cachou, etc. Certes aujourd'hui il est vraiment difficile de trouver des bonnes machines pour courir en Inter, et lorsqu'on les trouve elles coûtent très cher. Pourtant je crois qu'il ne faut pas désespérer car il semble bien cette année qu'il y ait eu un nouvel enthousiasme pour cette cylindrée: les courses ‘nationales’ ont été beaucoup plus fournies. Reste à espérer que les organisateurs, pour leur part, ne jettent pas le manche après la cognée et continuent à offrir des courses aux jeunes amateurs en 50 cc.” Bien entendu, Jacques Roca a des idées personnelles sur la facon d'amener les jeunes à la compétition... dans de bonnes conditions. Sa longue experience lui est très utile dans ce domaine et donne plus de poids aux opinions qu'il exprime.“J'ai déjà dit que les jeunes pilotes étaient très tentés de débuter dans des cylindrées élevées. A mon avis c'est une grosse erreur, et une erreur dangereuse. Les règlements sont faits de telle facon actuellement que n'importe quel debutant peut partir avec... une MV 4 s'il a les moyens d'en avoir une. C'est absurde! ... Naturellement il ne pourrait nas en tirer profit, mais cela n'en serait pas moins extrêmement dangereux pour lui... et pour les autres. Je crois qu'il est nécessaire de conseiller utilement les jeunes qui débutent. En tout premier lieu, je suis partisan d'une limitation de cylindrée pour les nationaux qui en sont à leurs premières courses! ...” Et Roca personnellement, que compte-t-il faire l'an prochain?“Cette année j'avais un Kreidler ex-Kunz mais assez ‘dégonflé’. Pour la Journée du Salon, j'ai changé le cylindre et il allait beaucoup plus vite. Pour I'an prochain j'aurai sans doute encore un Kreidler d'usine, mais j'espère qu'il sera plus rapide. Pour les 250, il y aura donc probablement la MZ. En 500 cc, je vais travailler cet hiver pour mettre vraiment au point la Suzuki Daytona, pour la régler convenablement. Mais si je n'arrive pas à la mettre en route, alors j'arrêterai dans cette cylindrée. Quant au reste, je continue : tant que je fais des résultats valables je ne vois aucune raison pour laisser tomber. Lorsque je n'en serai plus capable, alors je me retirerai. Mais pas avant!...” Bonne chance, Jacques Roca ! | |
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